Un Ailleurs

Profitant du beau temps qui n’a pas duré, espèce de gros bâtard, moi et mon homme avons profité d’une des belles journées ensoleillées pour se poser dans un parc pour un pique nique improvisé.

Après avoir bien dîné, je levais le nez et regardais autour de moi.

Voyant l’air réjoui, détendu et bronzé des gens, je me disais quand même que Paris serait la ville la plus parfaite au monde (oui rien que ça) si le soleil y était permanent. De là je me demandais : est ce que l’on est plus heureux lorsque l’on vit dans un ailleurs ensoleillé ?

Bon, j’adore Paris. Je suis presque viscéralement attachée à cette ville pour plusieurs raisons. J’aime l’animation qui y règne en continu; j’aime l’idée de découvrir des rues, des passages ou des lieux dont je n’aurais jamais soupçonné l’existence; j’aime les différentes couleurs et ambiances que la ville prend selon les saisons, j’aime sillonner Paris en bus, j’aime prendre le métro et m’apercevoir qu’il y a encore des stations qui me sont inconnues malgré des années de transports urbains. J’aime tout dans Paris y compris ses imperfections. Mais à force de nous coltiner le mauvais temps, je dois dire que même moi, je me suis lassée de la ville lumière, rêvant de contrées chaudes comme la braise et de soleil comme s’il en pleuvait (mouais pas terrible le calembour là).

Au parc donc, j’ai laissé mon esprit vagabondé, pensant aux personnes que je connais qui résident au Brésil, en Martinique, à Tenerife puis j’ai pensé à d’autres destinations comme la Thaïlande, Bali, la Californie, l’Amérique du sud.

J’imaginais la vie en shorts, robes, jupes, pantalons en lin et t-shirts légers. Les rendez-vous « pique-nique » dans les parcs, les barbecs à n’en plus finir, les apéros en terrasse, le petit pull du soir qu’on laisse dans la voiture parce qu’il fait tellement chaud même en soirée qu’on n’en a pas besoin. La pluie que l’on prend comme une bénédiction parce qu’elle apporte un peu de fraîcheur, la plage qui devient un lieu tellement habituel que l’on n’y va un peu, mais plus aussi souvent. Et puis les retours au pays aussi lorsque l’on revient de manière quasi minuté pour voir les proches restés dans leur contrée pleine de mauvais temps.

Et vous savez quoi, je m’y voyais un peu dans ces petites scénettes de vie quotidienne avec mon chéri et de futurs bambins. C’est que souvent, je me dis que si je quitte Paris un jour ce sera pour une contrée lointaine sinon rien (moui je suis une fille un peu extrême).  Je me dis que tant qu’à partir, il est plus intéressant de partir à la découverte d’un autre pays et d’une autre culture. Sinon, je me dis aussi que lorsque j’aurais gagné au loto ou lorsque j’exercerais une activité professionnelle passionnante me permettant de vivre confortablement, je pourrais partir de Paris lorsque la saison sera mauvaise pour y revenir quand il fera meilleur.

Je parlais de mon questionnement à mon chéri, lui faisant la liste des potentielles destinations de rêve qui me plairaient et ajoutant à ma liste les endroits où il aimerait aller. Nous discutions donc de tout cela quand une autre question me vint. Lorsque l’on habite dans un endroit de rêve, est ce que l’on en profite toujours autant ? Au bout d’un moment, est ce cet endroit devient-il lui aussi commun et routinier ?

Je restais encore songeuse face à ces nouvelles questions. Je me dis que la meilleure façon d’y répondre serait de tenter un jour l’expérience et de partir. Bof, me disais-je. Je ne me sens pas si mal que ça ici et l’idée de laisser mes proches derrière moi ne m’enchante guère. Enfin ça c’est ce que je dis maintenant, un jour peut-être que je franchirais le pas.

Qui peut savoir où la vie nous mène ? Dans 5 ans, je serais peut-être toute autre et je me dirais : allez chiche, allons voir ailleurs si nous y sommes bien.

10 Réponses

  1. La réponse est non ! lol. Tlv est un rêve de touristes, mais je ne mets quasiment jamais les pieds à la plage (fait trop chaud, oui chacun ses problèmes :)).
    Je pense personnellement qu’une grande ville est stressante quoique l’on fasse, trop de monde….Mais même dans une ville avec des allures de village, on peut être stressé et surmené… Mes premiers mois ici, j’avais beau être serveuse, j’étais littéralement euphorique, tout m’enchantait, c’était le ravissement constant. J’avais l’impression d’être Alice aux pays des merveilles et de découvrir un truc hallucinant tous les 10 mètres.
    Et puis, on s’habitue…. et le train train quotidien reprend le dessus, les pensées en boucle, la fatigue etc.

    1. C’est clair que Tel Aviv fait rêver, (moi aussi j’aime pas quand il fait trop chaud).
      Au vu de ce que tu me dis, ça me fait réfléchir sur le fait que parfois ce n’est pas l’endroit le « problème », mais soi-même et la manière dont on vit les choses. Je ne sais pas si d’un ailleurs à un autre on change tant que ça, je l’espère, mais je n’en suis pas certaine.
      L’habitude prend parfois un peu trop rapidement le pas sur le ravissement, mais peut-être qu’il subsiste encore un peu, non 🙂 ?

  2. Bizarre comme ce post et tous ces questionnements me parlent 😉
    Pour ce qui est du soleil, j’ai trouvé; mes amis eux, sont toujours dans mon coeur; et quand à arrêter de chercher l’herbe encore plus verte à côté, c’est le travail de toute une vie! Profite de Paris tant que tu l’aimes (et viens me voir de temps en temps 🙂 )

    1. Roh, mais c’est trop mignon ça : « mes amis eux, sont toujours dans mon coeur ». Je suis émue.

  3. Ben moi pour avoir vécu 1 an 1/2 sous les tropiques, je t’avoue que j’ai fini par me lasser des 2 saisons (chaude suivi de pluie.. chaude aussi!). Et je rêvais de l’automne et du printemps, et puis aussi de l’hiver et comme c’est bon de s’emmitoufler dans un bon gros pull, de se blottir sous une couette bien chaude et de boire un chocolat chaud au coin du feu.. hummm… un vrai délice! et qu’on ne peut pas trouver partout dans le monde! Fêter Noel sous les tropiques avec un bonnet à ponpons c’est floklo mais un peu tristouille quand même, ça a moins de charme.

    Mais bon pas de panique, le soleil (de saison) est revenu! 🙂

    1. Ha, bah au moins tu auras vécu ces doubles saisons. Je me demande parfois ce que cela me ferait. J’y pense, j’y pense. On verra ce que la vie nous réserve 🙂
      Oui, il est vrai que ce fucking soleil est enfin revenu, pourvu que ça dure bordel de zut 😉

  4. les parisiens ne profitent plus de la tour eiffel, j’ai vécu en bord de mer je n’allais pas me baigner tous les jours bien au contraire, donc je pense que non on ne profite pas de là ou on vit, on rêve toujours d’ailleurs car rêver fait du bien ^^

    1. Oui c’est vrai que l’habitude fait que l’on ne voit plus le côté atypique d’un lieu. C’est dommage, je me dis que là aussi on devrait continuer à rêver. Mais dans tous les cas, rêver ça fait du bien c’est clair.

  5. Apres avoir vécu 2 ans a l’étranger, je me souviens, juste en revenant, d’une traversée de Paris via les quais…. J’ai bien du passer 1h30 dans les bouchons, entoures par les klaxons, les insultes etc… Moi j’avais juste une banane de folie, a contempler les façades des bâtiments magnifiques qui composent les quai de Seine que je n’avais pas eu l’occasion d’admirer depuis un certain temps.

    Quelques années plus tard dans la plus belle ville du monde, bon parisien que je suis (re)devenu entre temps, dans les bouchons c’est désormais: « Mais bouge ton cul connard! » a grand renfort de coups de klaxon….Et les jolies façades des bâtiments dans tout ca? « Bah, c’est Paris quoi…. » dit-il sur un ton légèrement blase 😉

    1. Ah, ah, ah, de 1) je me reconnais tellement dans ce que tu dis (même si je ne suis pas partie hyper longtemps, mais même en revenant de courtes vacances j’ai la même sensation). De 2) je te reconnais tellement dans le « mais bouge ton cul connard » et dans le « Bah, c’est Paris quoi….” dit-il sur un ton légèrement blase :-), je kiffe

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